Le mouvement dissident sahraoui «Khatt Achahid» et le Polisario se livrent une bataille rangée autour du droit de représentativité des populations des camps de Tindouf.
A la suite d’une demande d’adhésion à la Convention de Genève de 1949, déposée le 23 juin dernier, par le Polisario auprès du Conseil fédéral suisse qui l’a déjà validée, pour faire bénéficier ses miliciens blessés ou malades en temps de guerre des droits prévues par ladite convention, Khatt Achahid a demandé à son tour, au gouvernement helvétique de ne pas reconnaitre au Polisario, le statut de représentant des Sahraouis établis dans les camps de Tindouf en territoire algérien.
Né il y a onze ans, d’une scission du Front Polisario, le mouvement sahraoui «Khatt Achahid» dirigé par le dissident Mahjoub Salek, plus connu sous le sobriquet de «Jafaf», a décidé de saisir le Conseil fédéral suisse sur son différend avec le Polisario.
Une délégation de ce mouvement s’est rendue dernièrement à Berne, en vue de convaincre le Conseil fédéral suisse que l’actuelle direction du Polisario n’est pas comme il le prétend, le «représentant légitime» des populations sahraouies et d’inviter le gouvernement helvétique à «respecter la Convention de Genève de 1949 et son premier Protocole additionnel», a précisé le chef du mouvement, Mahjoub Salek.
Cet ancien membre fondateur du Polisario vit actuellement en exile volontaire à Vitoria, dans le Pays-Basque espagnol, après avoir rompu le 4 juillet 2004, tous ses liens avec la direction du Polisario conduite par l’indéboulonnable Mohamed Abdelaziz.
Salek a également appelé tous les Etats signataires de la convention de Genève, à considérer son mouvement comme le principal interlocuteur pour la défense des intérêts des populations sahraouies de Tindouf.
Il accuse au passage, les actuels dirigeants du Polisario de «crime contre l’humanité» et dénonce leur mauvaise foi de vouloir perpétuer le conflit autour du Sahara Occidental, pour protéger leurs intérêts et avantages personnels.
Reste à savoir si le Conseil fédéral suisse donnera ou non, une suite favorable à la demande du Polisario, sachant que le Front indépendantiste ne dispose pas d’une armée régulière et par conséquent, le statut de soldats tel qu’universellement défini, ne peut s’appliquer à ses miliciens armés.