Il ne fait aucun doute, pour les stratèges et les experts internationaux, tout comme les chancelleries des grandes puissances présentes au Maghreb et en Afrique de l’ouest, que la zone du Sahel africain, zone aride et désertique de quelques cinq millions de kilomètres carrés, qui s’étend de l’Atlantique à la Mer rouge, devient au fil des ans une vaste contrée de tous les périls, aussi perméable qu’incontrôlable où sévissent mafias de toutes sortes, banditisme notoire, prosélytisme fondamentaliste et trafics infectant toute la région, depuis la Mauritanie jusqu’au Soudan, en passant par le Mali, le Niger, le Tchad et le sud de l’Algérie.
Des rapports d’organismes internationaux sont alarmants, car ils mettent l’accent sur les connexions prouvées entre les filières de drogue, de contrebande, de crime et de terrorisme qui menacent dangereusement la stabilité et la sécurité de toute la région sahélienne et maghrébine. Et c’est dans ce jeu explosif que l’AQMI et le Polisario se distinguent et tiennent le haut du pavé en formant une sorte de front de la subversion caractérisée. Les mouvements en question se rendent mutuellement service pour faire passer drogues, armes, clandestins et produits de contrebande et mènent conjointement parfois des opérations d’attaque de convois, de rapt d’étrangers et de trafic organisé à grande échelle.
Aussi les dérives sont-elles réelles et il est à craindre le pire avec le renforcement en puissance des réseaux d’Al-Qaïda dans la région qui fait du Grand Sahara et du Sahel africain son nouveau terrain de chasse de prédilection et de combat en instrumentalisant les sécessions et rébellions locales dans le but de déstabiliser les états de la région, de fragiliser l’équilibre géostratégique de la région et de menacer dangereusement la sécurité des pays de cette partie de l’Afrique et aussi.du Maghreb