Condamnation de jeunes Rguibis, signe d’une agitation fébrile chez les dirigeants du Polisario

Depuis quand les tribunaux militaires algériens s’arrogent le droit de juger et condamner des Sahraouis de Tindouf ? C’est la grande question que se posent les chioukhs de la tribu Rguibat lebihat et de sa fraction Sellam, tant à Tindouf que dans les provinces marocaines du Sud. Les membres de la tribu Sellam sont, depuis l’arrestation de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, ancien responsable de la police du Polisario, la cible préférée de la Securitate du Polisario dans les camps de Tindouf. L’enlèvement de ce dissident a complètement bouleversé l’ordre des choses à Lahmada. Depuis la proclamation en public, de Ould Sidi Mouloud de son soutien au plan d’autonomie marocain et son intention de vouloir plaider en sa faveur dans les camps, la direction du mouvement séparatiste éprouve une grande méfiance à l’égard des Sahraouis issus de la tribu Rguibat. Le Polisario a reçu comme consigne, des services de sécurité et de renseignement algériens, de resserrer l’étau autour des membres de cette tribu. Cette semaine, trois jeunes Sahraouis ont été arrêtés et écroués parmi un groupe de 45 personnes suite à un banal incident entre deux membres de la tribu Rguibat, dont l’un appartient à la tribu Sellam. Il s’agit des jeunes Mahjoub Ould Habbou Ould El Mahjoub, Aziz Ould Mohamed Ould Said et Mohamed Ould El Bachir Ould Ali.

Ils ont été condamnés à trois ans de prison ferme par un tribunal militaire algérien à Bechar, apprend-on de nos sources aux camps de Tindouf. Après leur arrestation et devant le refus de la Securitate du Polisario de les libérer, des dizaines de jeunes de la tribu Sellam ont organisé une manifestation et s’en sont pris physiquement aux milices du Polisario. Les chioukh de la tribu Sellam à Tindouf ont aussitôt dénoncé ces peines, estimant que le jugement des trois jeunes sahraouis par un tribunal militaire algérien, constitue une violation très grave et met à nu l’implication de l’Algérie dans la gestion du dossier du Sahara. Par ailleurs onze autres jeunes Sahraouis arrêtés parmi les manifestants, ont été jugés par le Polisario qui les a condamnés, dans un premier temps, à des peines allant de trois à cinq ans de prison. Mais sous la pression des Sahraouis qui protestaient dehors contre ces arrestations jugées abusives et arbitraires, ces peines ont été réduites à trois ans pour l’ensemble des détenus. A la sortie des 11 inculpés du lieu ayant servi de tribunal, le convoi a été pris d’assaut par les manifestants qui tentaient de les libérer de force. Les milices du Polisario ont alors opéré de nouvelles arrestations parmi cette foule déchaînée, avant de les relâcher, une fois le convoi a quitté les lieux. Face aux persécutions que subissent les membres de la tribu Sellam par le Polisario, les notables et les Chioukh de cette tribu installés dans les Provinces marocaines du Sud, devaient se réunir ce jeudi 7 Octobre à Smara, pour se concerter sur la réponse à apporter aux provocations du Polisario. Ce ne sont là que les signes apparents de la profonde agitation qui secoue la direction du Polisario. Celle-ci se prépare au pire pour les jours à venir.

 

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