La relance de l’UMA demeure tributaire du règlement du conflit du Sahara

A l’heure où se réchauffent les rapports intermaghrébins longtemps impactés par le dossier du Sahara Occidental, les dirigeants des cinq pays doivent faire preuve d’imagination pour régler ce litige à leur niveau. C’est l’idée avancée par Antonin Tisseron, un chercheur associé à l’Institut Thomas More, un think-tank basé à Bruxelles. La relance en cours, de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), estime-t-il, est une « nécessité » à l’heure du printemps arabe et l’autonomie reste la solution « la plus réaliste » au conflit du Sahara. « Aujourd’hui, et alors que la guerre avec le Front Polisario a été militairement gagnée par les forces armées marocaines dans les années 1980 et que des cadres du mouvement ont versé dans le trafic de drogue, cette solution reste la plus réaliste pour tenter de résoudre le conflit », commente Tisseron.

Cette solution permet également, selon l’auteur du deuxième rapport publié par Thomas More sur « la sécurité durable au Maghreb », de concilier le principe d’intégrité territoriale du Maroc et les aspirations des populations sahraouies, tout en apportant une réponse à la situation humaine dans les camps de Tindouf. Le même rapport dresse par ailleurs, un état des lieux et la nature des défis qui se dressent au stade actuel, devant les pays de la région, un an après l’avènement du printemps arabe et à l’heure où le projet de l’UMA semble renaitre de ses cendres. Outre les défis économiques et sociaux que les pays maghrébins notamment la Tunisie et le Maroc doivent surmonter avec une aide consistante de l’Union européenne, le chercheur Tisseron estime que « l’enjeu de l’intégration (maghrébine) est d’autant plus important que l’amélioration économique et sociale est un prérequis pour répondre sereinement au défi de la démocratisation et réduire l’attirance que pourraient représenter les trafics illicites pour des jeunes en mal d’avenir ». L’auteur évoque un deuxième facteur d’inquiétude, celui des groupes terroristes présents dans la région, et tout particulièrement les combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui pourraient chercher « à s’appuyer sur la contestation ». Néanmoins, Tisseron prévient que l’établissement d’une coopération intra-maghrébine solide et durable reste tributaire de la volonté politique et de la capacité des cinq Etats à surmonter et à tourner la page de leurs rivalités, à commencer par l’Algérie et le Maroc autour du conflit du Sahara. La région, suggère-t-il, a « tout à gagner à ne pas faire de ce dernier une condition nécessaire à la réouverture de la frontière entre les deux pays et à la relance de l’UMA ».

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*