Le désespoir derrière la fuite des Sahraouis des camps de Tindouf

Le climat de frustration et de désespoir qui prévaut dans les camps de Tindouf (Sud-ouest de l’Algérie) pousse des centaines de sahraouis à fuir ces lieux indésirables pour regagner le Maroc, de l’avis même des observateurs. « La décomposition sociale et la frustration créées par les dirigeants du Polisario dans les camps de Tindouf, où ils imposent un contrôle manu militari, provoquent la fuite de dirigeants du mouvement et une grande dissidence », témoigne l’écrivain et journaliste espagnol Chema Gil, dans un article publié lundi sur le site d’information « Globedia ». Devant le phénomène de « fuite massive » de responsables et réfugiés sahraouis, ajoute l’expert espagnol, les milices du Polisario ont reçu des ordres pour « renforcer la vigilance et avorter toute tentative de fuite des camps vers les provinces du Sud du Maroc ». La direction du front Polisario aurait même demandé à la Minurso et au HCR, selon des sources bien informées, de suspendre les opérations d’échange de visites entre Tindouf et les provinces marocaines du sud. Selon Chema Gil, les services de renseignement, les policiers et les militaires algériens épaulent les milices du Polisario pour imposer un contrôle et une surveillance plus rigoureux sur les camps afin d’empêcher les Sahraouis de fuir vers le Maroc. Il note que plusieurs responsables du Polisario sont prêts à quitter le mouvement.

L’état de désintégration du Polisario et le climat d’exacerbation et de frustration qui règnent dans les camps constituent un sujet de préoccupation croissante pour les dirigeants de l’Algérie, qui est elle-même confrontée, selon Gil, à un problème sérieux d’insécurité à l’intérieur de ses frontières.  Citant des sources fiables à Tindouf, l’analyste espagnol estime par ailleurs, que « la guerre au Mali va apporter de nouvelles preuves sur les liens entre des éléments du Polisario, le terrorisme et le crime organisé ». Chema Gil revient aussi dans son article, sur les pratiques inhumaines du Polisario dans les camps de Tindouf, avec la complicité des autorités militaires et sécuritaires du pays hôte. « Dans les camps de Tindouf, les manifestations des populations sont interdites, plusieurs cas de disparition forcée, d’assassinat et de torture ont été signalés et les responsables (de ces actes) sont actuellement poursuivis par l’Audience nationale espagnole, la plus haute juridiction en Espagne », relève l’auteur de cet article.  « On ne peut accepter, sous aucun prétexte, conclut le journaliste espagnol, la création dans la région d’un Etat défaillant qui serait facilement infiltré par le terrorisme international et le crime organisé transnational et qui mettrait en danger la sécurité non seulement du Maghreb, mais aussi de l’Afrique du Nord et du sud de l’Europe ».

 

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