Pourquoi des Sahraouis qui bénéficient des opérations d’échange des visites familiales, une fois sur le sol marocain, refusent de retourner dans les camps de Tindouf ? Depuis le lancement de ces visites familiales en mars 2004 sous le contrôle du haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), ils sont au nombre de 185 sahraouis marocains issus de 65 familles, ont refusé de retourner dans les camps de Tindouf et ont choisi librement de rester parmi les leurs dans les provinces marocaines du sud. Les raisons de ce choix sont élucidées par l’un de ces Sahraouis, Moulay Ahmed Ould Mohamed Lamine, qui lui-même avait décidé lors d’une récente visite dans les provinces du sud de ne pas retourner à Tindouf pour s’installer définitivement à Smara. Ce choix, a-t-il expliqué, est dicté chez la plupart des ralliés, par la volonté de mettre fin à des années de souffrances physiques et morales qu’ils ont endurées et aux multiples violations commises à leur endroit par les tortionnaires du Polisario durant leur séquestration sur le territoire algérien.
Ceux qui sont encore retenus contre leur gré dans les camps de Tindouf, précise-t-il, « réfutent clairement la thèse séparatiste » et nourrissent majoritairement, l’espoir de pouvoir, un jour, rejoindre leurs familles au Maroc. Mohamed Lamine, 42 ans, qui a longtemps souffert des sévices et des abus de tout genre, affirme que le choix de ces ralliés sahraouis, «renseigne sur le drame vécu par les séquestrés dans les camps de Tindouf », précisant que les conditions de vie dans les camps s’aggravent jour après jour. Pour Mohamed Saleh Ould Sidi Al Alem Al-Idrissi, un des chioukhs des tribus sahraouies de Smara, le retour au Maroc demeure l’occasion appropriée pour fuir le calvaire des camps de Tindouf. La dynamique de développement en cours dans les provinces du Sud encourage les bénéficiaires de l’opération de visites familiales dans leur choix de rester définitivement au Royaume, a-t-il estimé. Il a appelé, à ce titre, au règlement du différend artificiel autour du Sahara marocain et à la levée du blocus imposé aux Marocains séquestrés dans les camps de Lahmada.