Les dirigeants du Polisario très déçus par le refus du Conseil de Sécurité de l’ONU d’élargir les prérogatives de la MINURSO au Sahara Occidental, mènent une campagne d’arrestations systématiques contre les jeunes dissidents sahraouis.
Suite à de récents actes de sabotage et de protestation, les milices armées ont reçu l’ordre de faire un large ratissage dans les camps de Tindouf, pour appréhender tout habitant suspecté d’appartenir ou de collaborer avec les mouvements des jeunes dissidents.
La semaine dernière, un groupe d’opposants aurait mis le feu à trois tentes (khaima), spécialement aménagées pour accueillir des invités au festival de cinéma « FiSahara » organisé du 29 avril au 4 mai dans le camp de Dakhla à Lahmada.
Selon des informations qui nous sont parvenues de Tindouf, les services sécuritaires du Polisario ont arrêté une dizaine de présumés auteurs de l’incendie qui n’a fait aucune victime.
Face à la multiplication des revendications des jeunes Sahraouis appelant à une distribution équitable des aides alimentaires et à la levée des restrictions imposées aux commerçants par les milices du Polisario et l’armée algérienne, ont lancé une vaste campagne d’interpellations dans les milieux dissidents opposés aux thèses séparatistes, sous prétexte de chercher les auteurs de l’incendie.
Les médias du Front, citant des sources sécuritaires, ont accusé une « bande criminelle, traitresse » et parlent de l’arrestation, vendredi dernier, d’un jeune Sahraoui supposé avoir provoqué l’incendie de la tente à l’aide d’une bouteille de cocktail Molotov. Les recherches se poursuivent pour l’arrestation d’autres «complices » qui l’auraient aidé à accomplir cet «acte criminel », ajoutent les mêmes sources.
Les personnes recherchées, sont accusés d’avoir filmé l’incendie et transmis la vidéo à la chaîne TV marocaine «Laâyoune TV» qui va la diffuser comme elle l’a fait avec une série d’autres vidéos amateurs reçues directement des camps de Tindouf.
Les médias du Polisario accusent le « Mouvement des jeunes pour le changement » d’être l’instigateur de tels actes. Les militants de ce mouvement recourent, effectivement, à divers moyens pour dénoncer la corruption et les détournements des aides humanitaires destinées aux Sahraouis démunis ainsi que l’harcèlement quotidien dont se plaignent les habitants et les commerçants des camps de Tindouf.