Les autorités algériennes ont rejeté les demandes de visa formulée par des activistes de l’ONG EuroMed Droits qui souhaitaient mener une enquête sur la situation des droits et libertés et les violations qui seraient commises par les tortionnaires du Polisario dans les camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien.
Suite à ce rejet, l’ONG européenne qui a été pourtant autorisée par le Maroc, en septembre 2014, à effectuer une mission similaire dans les provinces sud du Royaume, «regrette profondément» le refus des autorités algériennes qui, selon l’ONG, «interfèrent dans une situation qui ne les concerne pas».
EuroMed Droits explique dans un communiqué publié mercredi sur son site que sa mission dans les camps de Tindouf a été préparée en coordination avec ladite «Commission Nationale Sahraouie des Droits Humains» (CONASADH) et prévoyait des prises de contacts directs avec des interlocuteurs individuels, des témoins ou des victimes d’éventuelles violations des droits humains dans les camps de Tindouf.
L’ONG EuroMed Droits précise avoir tenté d’obtenir des visas auprès des autorités algériennes par deux fois, sans que ces tentatives aboutissent. Après une troisième tentative, alors que les visas semblaient avoir été finalement accordés à tous les membres de la délégation, ajoute le communiqué, l’ambassade d’Algérie à Bruxelles a signifié à EuroMed, à moins de dix jours du début de la mission, que tous les visas accordés étaient annulés.
EuroMed Droits, ajoute le document, n’a fait que prendre acte de l’interdiction que le gouvernement algérien lui a signifiée, et ses enquêteurs n’auront plus l’opportunité de vérifier l’état réel des droits et libertés et les violations qui lui ont été signalées dans les campements de Tindouf.
Le pouvoir algérien impose depuis toujours un blocus manu-militari sur les camps de Tindouf, et n’y accord des autorisations d’accès qu’aux seules personnalités et ONG jugées acquises aux thèses indépendantistes du Polisario et aux intérêts géostratégiques du régime en place à Alger.
Il en est de même pour le recensement des populations de ces campements que ne cessent de réclamer les agences spécialisées de l’ONU et à leur tête le Haut Commissariat aux réfugiés. Mais jusqu’à cette date, le pouvoir algérien y appose son refus absolu par craintes que les surestimations de ces populations qu’il a toujours avancées soient démystifiées.