Un nouveau groupe de 17 personnes vient de regagner le Maroc fuyant leurs conditions de séquestrés dans les camps de Tindouf, en Algérie, ce qui porte à une centaine le nombre de ralliés en l’espace d’une semaine, et constitue une véritable hémorragie pour le Polisario et les militaires algériens.
Les 17 ralliés, des personnes âgées de 20 à 56 ans, sont arrivés dimanche 4 avril à Laâyoune. Ils avaient fui les camps de Tindouf, bravant le danger d’être à chaque instant interceptés par les éléments du Polisario et les militaires algériens. Ils sont finalement arrivés au poste frontalier de Guergarate, dans l’extrême sud du Maroc.
Les membres de ce groupe, qui viennent s’ajouter aux 74 autres personnes ayant regagné récemment le Maroc, ont affirmé que les camps de Tindouf vivent sous un véritable état de siège. Le Polisario et les militaires algériens ont redoublé de vigilance pour essayer d’empêcher l’hémorragie.
Peine perdue, parce que les milliers de séquestrés dans ces camps du désert sont à l’affût de la moindre occasion pour rejoindre le Maroc. Pour Mohamed Taleb, secrétaire général de la ligue des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, 6 à 7 personnes fuient les camps et arrivent chaque jour au Maroc.Ces ralliés « arrivent au Maroc soit par leurs propres moyens en passant par la Mauritanie, soit ils franchissent directement le mur, même s’ils s’exposent à des dangers énormes. D’autres, possédant une carte de séjour espagnole, peuvent revenir facilement au Maroc », explique-t-il.Ahmed Khor, un ancien membre du Polisario, affirme que l’intensification des évasions des camps de Tindouf est, en soi, un message à la conscience internationale. Pour ce défenseur des droits humaines, les Nations Unies doivent faire pression sur l’Algérie afin qu’elle accepte le recensement de ces populations retenues de force, et leur permettre de bénéficier de leurs droits, en premier lieu celui de se déplacer librement.