Les milliers de réfugiés sahraouis concentrés dans les camps de Tindouf en plein désert algérien ont-ils vraiment le choix de décider librement pour leur destin ?
C’est la question que se posent souvent les observateurs et journalistes étrangers ayant visité les camps et suivent de près les conditions de ces réfugiés, dont les descendants sont nés et ont grandi dans des camps de réfugiés entièrement isolés du reste du monde.
Un de ces réfugiés qui a profité du 12ème voyage de l’opération des échanges de visites familiales pilotés par le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), pour s’installer dans la ville de Smara avec des membres de sa famille, au lieu de retourner à Tindouf. Il s’agit de Mohamed Ould Abid Ould Mohamed Ould Mbarek, de Khira bint Brahim Ould Mbarek (72 ans) et son frère Fadli (34 ans).
Originaire de la tribu R’guibate Lebihat, Mohamed Ould Abid (44 ans) raconte toutes les souffrances qu’il a endurées pendant les 36 ans qu’il a vécus dans les camps de Lahmada. Pour expliquer son choix de rester au Maroc, il assure qu’il « est extrêmement pénible de continuer à vivre sous la contrainte d’une poignée de séparatistes».
Les réfugiés originaires du Maroc nourrissent tous, l’espoir de s’affranchir de cette emprise du Polisario pour retourner dans leur pays natal, le Maroc, raconte avec grande amertume Ould Abid. Il dit en outre, avoir été contraint, avec tous les risques que cela comporte, d’abandonner à leur sort, ses trois fils qui poursuivent leurs études en Algérie et ce pour ne pas rater cette opportunité inespérée de fuir les campements, une occasion qu’il attendait depuis longtemps.
A Tindouf, assure-t-il, la majorité des réfugiés sahraouis n’attendent que la levée du blocus qui leur est imposé, pour échapper à « l’enfer des campements, aux mauvais traitements et aux rudes conditions climatiques ».
Parlant au passage, de son installation dans la ville de Smara, Ould Abid affirme que cela n’a rien à avoir avec ses conditions de vie dans les camps de Tindouf, appelant ses compatriotes à lui emboiter le pas, pour quitter ces campements hantés et retrouver enfin leurs libertés.