La panique est le maitre mot ces derniers jours dans le quartier général (QG) du Polisario à Rabouni. Depuis l’annonce de la visite aux camps de Tindouf, de la délégation américaine conduite par la présidente de la Fondation Robert Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme, Kerry Kennedy, les dirigeants du mouvement séparatistes sont à pied d’œuvre 24H/24H pour tout nettoyer. Des témoignages nous parviennent par téléphone directement de Rabouni et des autres camps de Tindouf, affirmant que les milices ont reçu de strictes consignes du chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, de ne rien laisser au hasard. Ils frappent à toutes les portes pour intimer l’ordre aux réfugiés sahraouis de se tenir à carreau, de ne rien déclarer et de ne point approcher les membres de la délégation américaine au risque de payer cher tout dérapage. Ils ont aussi reçu l’ordre, ajoute les mêmes sources, de sortir massivement dans les rues pour réserver un accueil « chaleureux » aux membres de la délégation et d’arborer des banderoles réclamant l’indépendance du Sahara.
Selon les mêmes témoignages, la direction du Polisario a rassemblé ce week-end, 256 détenus et plus d’une centaine d’opposants qui ont été embarqués les yeux bandés dans des camions militaires pour les conduire vers une destination inconnue, probablement vers des lieux de détention secrets disséminés dans le vaste désert algérien.
Un imposant siège sécuritaire a été par ailleurs imposé aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf pour empêcher les habitants de se rassembler ou de quitter les camps. Tous les camps ont été habilement quadrillés par des agents de sécurité en civil et tiennent les habitants à l’œil par crainte de les voir organiser des manifestations à l’arrivée de la délégation de la Fondation Robert Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme.
Contrairement aux attentes du Polisario et de l’Algérie de voir la délégation américaine refoulée dès son arrivée au Maroc, celle-ci a entamé vendredi sa tournée dans les provinces sud du royaume, et ses membres ont pu circuler librement et prendre contact avec les habitants de la région qu’ils souhaitaient rencontrer, y compris des séparatistes de l’intérieur. A présent, reste à savoir si les membres de cette délégation vont-ils ou non, avoir ce même privilège pour circuler librement et prendre contact avec les opposants aux thèses séparatistes du Polisario ? Attendons donc pour voir plus clair.