Le Polisario craint fortement le retour de l’un de ses hommes par peur qu’il ne contamine par ses idées et sa vision des choses, toute la population sahraouie des camps de Tindouf. Pour ne pas prendre ce risque et surement en se conformant aux instructions du département du renseignement et de la Sécurité (DRS -renseignements militaires) algérien, la direction du Polisario a anticipé en annonçant à son Inspecteur général de la police du Polisario qu’il était interdit de retourner dans les camps. Pour se prémunir lui et sa famille contre les représailles du Polisario, Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud, actuellement à Zoueirat en Mauritanie, a relancé un appel de détresse aux Organisations internationales, aux défenseurs des droits de l’Homme et aux forces éprises de liberté à travers le monde.
Salma Ould Sidi Mouloud qui risque aussi l’emprisonnement au cas où il retournerait à son domicile dans les camps, se trouve alors coincé à mi-chemin entre sa famille et sa mère patrie, le Maroc. Et le responsable du Polisario de s’interroger sur la nature du crime qu’il aurait commis pour être taxé de traître. Peut-on qualifier de trahison le fait d’avoir simplement exprimé librement ses opinions ? Ayant perdu toute confiance en ses supérieurs du Polisario, Ould Sidi Mouloud qui se fait plus de soucis pour sa femme et ses enfants, s’est adressé à l’ensemble des Sahraouis de Tindouf, pour leur demander de prendre soins des membres de sa famille. Les maux de Ould Sidi Mouloud avaient commencé suite à la conférence de presse qu’il avait tenue récemment à Smara, au sud du Maroc, au cours de laquelle il a notamment annoncé sa totale adhésion au projet marocain d’autonomie. Mais, ce qui a aggravé davantage son cas, c’est le fait d’avoir promis d’aller défendre ce projet dans les camps de Tindouf. Des propos et une position qui ont eu l’effet d’une bombe parmi les dirigeants du Polisario qui, acculés par les patrons du DRS, ont été amenés à prononcer les mesures de rétorsion à l’encontre de Sidi Mouloud.
A présent, ce dernier place tous ses espoirs sur les ONG et autres défenseurs des droits de l’Homme pour lui rouvrir les portes des camps de Tindouf.