Le respect de la vie humaine érigé en absolu universel, est l’une des conquêtes les plus belles de l’histoire de l’humanité. Mais quelle tristesse de voir même cette valeur, galvaudée, récupérée, détournée et utilisée effrontément pour des motifs totalement opposés.
Tout le monde, au moins tous ceux qui, de par leur métiers sont bien informés et qui font l’opinion, responsables politiques, journalistes, diplomates, savent que ceux qu’ont appelle des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf en Algérie ne sont en réalité que des otages dans un chantage.
Tout le monde sait, et le gouvernement algérien le sait parfaitement. Le reste n’est qu’amalgame et confusion.
A l’heure où le contexte politique dans l’affaire du Sahara occidental a pris une importance qui prédomine, ce qui doit primer en outre c’est aussi la situation humanitaire dans les camps où les réfugiés sahraouis vivent, ou pire, survivent. Mais la question qui est toujours restée sans réponse c’est d’abord combien sont-ils ? Et qui sont-ils ?
Les conditions dans lesquelles s’est effectuée la déportation des sahraouis vers le territoire algérien ont été les conséquences d’une campagne d’intoxication, d’intimidation, de propagande et de peur orchestrée par l’Algérie et le Polisario pendant les années 70. Ce qui a toujours posé un dilemme quant à leur recensement et leur identification.
Les camps de Tindouf hébergent selon une estimation approximative une population totale de 60.000 personnes sans aucune pièce d’identification ni document de voyages autres que les laissez-passer délivrés au compte-gouttes par les autorités algériennes. Cette population est répartie entre quatre camps principaux : Laâyoune, Aousserd, Smara et Dakhla, pompeusement baptisés Willayas, ces camps constitués de gourbis et de tentes regroupent une population aux origines diverses, les plus nombreux sont les algériens issus des tribus nomades de la région de Tindouf et de Bechar et qui ont été sédentarités de force. Il y a ensuite les mauritaniens du nord issus de la ville de Zouerate, appâtés par les aides humanitaires, ceux-ci se sont établis dans les camps pour des raisons purement économiques. Les populations issus de la Saquia El Hamrae et Oued Eddahab ne viennent quand à elles qu’en troisième lieu et ne constituent qu’une infime partie des habitants des camps. Parquée principalement dans le camp d’Aouserd, qui connaît fréquemment de violents soulèvements, c’est cette catégorie qui a fourni le plus grand nombre de repentis ayant rejoint le Maroc depuis les dernières décennies et ce n’est donc pas étonnant que ses membres soient constamment surveillés par les services de la sécurité algérienne et étroitement encadrés par la police politique du Polisario.
Placés sous le mandat du HCR les réfugiés sahraouis ont été privés d’un droit fondamental, pour toute mission de protection et d’assistance, à savoir leur recensement.