L’art du « Brainwashing » du Polisario, où la machine à formater les consciences

Formés, pour la plupart, par le renseignement militaire soviétique, les commisaires politiques du Front Polisario ont élaboré, en 1979, un cahier de procédure intitulé  « Manuel de propagande interne à l’usage des populations civiles », qui s’inspire largement du « Soviet art of Brainwashing », créé sous Joseph Staline, et destiné à préparer les larges mouvements de populations des années 30.
Le conditionnement des populations démarre par un postulat simple : l’enfant n’appartient pas à sa mère, mais au Front Polisario. Il lui faut donc, dès son plus jeune âge, être préparé à porter les armes. Pour cela, le même discours lui est répété tous les matins, et les éducateurs vérifient, en fin d’après midi, qu’il a bien intégré la leçon. La phase N° 1 porte sur l’obéissance absolue au commissaire politique du Front Polisario en charge de la zone. Ce dernier, selon le « Manuel », est le « garant du respect de la doctrine révolutionnaire ». Vers l’âge de six ans, l’enfant est séparé de sa mère, afin de lui « forger un esprit indépendant ».Au choix, il peut être envoyé à Cuba, ou au sein de « centres de formations de la relève de la révolution », situés en périphérie des camps.
La phase N° 2, pour les enfants âgés de 6 à douze ans,  porte sur l’instillation d’un sentiment de révolte chez l’enfant, et ce, grâce aux privations multiples, qui seront imputés, selon le manuel « aux ennemis de la révolution ». Ces privations ont pour objet que l’enfant soit prêt à accepter n’importe quel sacrifice. L’obéissance est érigée en vertu cardinale chez le jeune guérillero, afin de préparer son esprit à travers de longues séances tenues en plein air, quelles que soient les conditions climatiques. Vers douze ans, la phase 3 du programme est entamée, et elle consiste à enseigner à l’enfant comment identifier, au sein des ONG présentes sur place, un « parrain » potentiel. Ainsi, le « Manuel » stipule : « Le commissaire politique devra repérer, au sein des associations humanitaires ou ONG présentes sur zone, un élément « faible » (femme ne pouvant pas enfanter, médecin étranger,), et assignera au cadet la mission de l’approcher, afin d’en faire un « référent » pour l’enfant, qui se chargera de prendre en charge une partie de ses études supérieures, de l’emmener en vacances, ou de lui fournir une base d’appui opérationnelle dans son pays d’origine » « pour cela, le cadet devra utiliser tous les moyens possibles, et s’attellera à créer un lien affectif avec la cible ».Cette phase est cruciale, car les ONGS présentes à Tindouf représentent une manne financière considérable pour les cadres du Front Polisario. Il est donc essentiel que les jeunes générations entretiennent des relations suivies avec les membres de ces ONG.
Vers 16 ans, les cadets jugés les plus « mûrs » par les commissaires politiques sont majoritairement envoyés à Cuba, pour poursuivre leur formation sur les « fondamentaux de la lutte révolutionnaire ». Il leur est ainsi enseigné comment repérer des soutiens potentiels, organiser des récoltes de fonds pour le Front, à travers, notamment, des associations locales.
Les cadets qui auront moins bien réussi lors de la phase 3 sont recrutés au sein du Front Polisario pour assurer des tâches administratives, notamment dans la gestion de l’aide humanitaire. Cette dernière, dès son arrivée, est répartie en deux lots. Les denrées de base périssables sont remises aux commissaires politiques des différents camps, qui décident alors de leur distribution, en fonction des allégeances locales qu’ils ont tissées : réseau d’informateurs, chefs de famille ayant des enfants à l’étrangers. Le second lot contient les denrées non périssables à court terme, qui sont ensuite classées selon leur valeur marchande. Ces dernières sont ensuite réparties entre les différents intermédiaires chargés de les écouler dans des marchés locaux, près de Tindouf, ou au nord de la Mauritanie. Le bénéfice des ventes est ensuite réparti en fonction de la hiérarchie de la guérilla.

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