Mohamed Salek ould Salek, le soi-disant ministre des affaires étrangères du Polisario, a fait une déclaration pour le moins surprenante. Il a demandé jeudi 25 novembre que l’Espagne redevienne la puissance administrante du Sahara. Ould Salek répondait à une déclaration faite par Trinidad Jiménez, la chef de la diplomatie espagnole, devant la deuxième chambre du Parlement espagnol. Jiménez avait affirmé devant les parlementaires que l’accord maroco-espagnol de Madrid, scellant le retrait de l’Espagne du Sahara, rendait caduques les allégations du Polisario considérant le Maroc comme une « puissance occupante » du Sahara.
Ould Salek a réagi en affirmant que les déclarations de la ministre espagnole étaient « dangereuses et sans fondement ». Imperturbable, il avance que « l’Espagne a renoncé à ses responsabilités au Sahara en 1975 » et demande que l’Espagne « retourne aux affaires au Sahara ».
Ces déclarations singulières d’un dirigeant du Polisario, dont le groupuscule se présente à l’opinion internationale comme étant un « mouvement de libération », ne laissent pas de sidérer. Elles renseignent surtout sur les véritables intentions du groupe séparatiste, qui s’active depuis le territoire algérien à l’instigation du gouvernement et des services du renseignement militaire algérien. Sans sourciller, Ould Salek va jusqu’à demander une intervention armée de l’Espagne au Sahara pour que, soi-disant, « l’Etat espagnol assume toutes ses responsabilités ».
Des futilités qui poussent à se demander quelle crédibilité accorder au Polisario, qui n’hésite pas à appeler au retour du colonisateur dans son ancienne colonie, 35 ans après avoir été contraint de la quitter par la résistance de tous les marocains et la persévérance politique et diplomatique du Maroc ?