Les autorités algériennes sont fortement embrassées ces derniers temps par les informations qui circulent sur la présence de combattants algériens et du Polisario dans le champ de bataille libyen. Plusieurs sources crédibles, dont de hauts responsables de l’OTAN, des médias occidentaux et le porte-parole du Conseil National de Transition en Libye, le ministre de la justice démissionnaire, Mustapha Abdeljalil Boudjaj. Les insurgés libyens ont même annoncé le mois dernier, en avoir tué trois éléments et en avoir capturé une quinzaine d’autres lors de combats à Ajdabiya. Dans l’une de sa dernière édition, le mensuel britannique « North-South Magazine » fait état de fortes présomptions qui viennent accréditer l’idée d’un soutien logistique des militaires algériens et du front Polisario au régime libyen du colonel Mouammar Kadhafi dans sa répression de l’insurrection. L’auteur de l’article, Alan Brown, rappelle que le Polisario, qui continue à bénéficier de l’appui de l’Algérie, était au début de sa création dans les années 70 et 80, financé et armé par le régime libyen. Certains éléments du Polisario, ajoute encore le magazine, se sont « récemment adonnés à l’enlèvement d’étrangers dans la région du Sahel au nom d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) » et ont aussi servi comme intermédiaires pour l’organisation terroriste et prennent leurs commissions des fortes rançons exigées des pays européens comme l’Espagne et la France, pour la libération de leurs otages.
Alan Brown relève, par ailleurs, que l’Algérie et la Syrie ont été les seuls pays à s’abstenir lorsque la Ligue des Etats arabes s’est prononcée en faveur de l’adoption par l’ONU de la résolution ayant instauré la zone d’exclusion aérienne en Libye pour protéger les civils. Les autorités d’Alger, ajoute-t-il, ont par ailleurs, pesé de tout leur poids dans « la proposition illogique de l’Union africaine de mettre fin au conflit libyen en insistant sur un processus dans lequel Kadhafi serait partie prenante et non pas exclu ». La diplomatie algérienne se trouve ainsi fortement contrariée par affaires de mercenariat dans lesquelles sont impliqués des ressortissants algériens et des éléments du Polisario qui a élu domicile dans les camps de Tindouf en plein territoire algérien.