Tindouf : tollé général après le délogement par la force de l’artiste Najem Allal

Finalement, ce qui devait arriver arriva. L’artiste dissident du Polisario Najem Allal a été brutalement délogé avec ses compagnons. La tente dressée à Raboni et servant de lieu de protestation depuis plusieurs semaines, a été démantelée de force par les milices du Polisario malgré un élan de dénonciation générale dans les camps de Tindouf. Le seul tort du poète et chanteur sahraoui est de critiquer la direction du Polisario dans ses chants. Son dernier album « les jeunes du changement », est devenu très populaire parmi la jeunesse de ces campements, qui sont tenus d’une main de fer par le Polisario sous le regard vigilant des généraux algériens. Affolé par le danger que représentait désormais la tente de l’artiste après être devenue le lieu de rencontre de tous les jeunes sahraouis hostiles à la direction du Polisario, le chef des séparatistes, Mohamed Abdelaziz n’a pas hésité à en ordonner son démantèlement. Les jeunes des camps sont farouchement opposés à la direction du Polisario qu’ils accusent de bloquer les négociations sur l’avenir du Sahara au service de l’agenda politique algérien dans la région.

Ils s’étaient constitués en mouvement baptisé la «Jeunesse Révolutionnaire Sahraouie ». Les jeunes sahraouis de Tindouf avaient auparavant fait parler d’eux en protestant contre la répression de l’autre dissident du Polisario Mustapha Salma. Ce dernier avait été refoulé des camps de Tindouf pour avoir publiquement soutenu le plan marocain d’autonomie au Sahara. Devant une telle dérive répressive, l’Association Sahraouie des Artistes, qui a son siège à Laayoune, a vivement dénoncé cette agression contre l’artiste dissident Najem Allal qui protestait pacifiquement devant le siège du HCR dans le camp de Rabouni. L’Association a insisté sur le droit du chanteur à la libre expression dans les camps de Tindouf, et réaffirmé sa solidarité avec le chanteur réprimé. De son côté, Najem Allal a adressé une lettre de protestation au Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés par le biais de l’office du HCR dans les camps de Tindouf. Dans cette lettre, il dénonce l’acharnement dont il est l’objet de la part du Polisario. Il exige également qu’il soit, à l’instar de tous les autres sahraouis des camps de Tindouf, rétabli dans ses droits au travail, à la liberté de mouvement et d’expression.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*