Gdeim izik : Un verdict attendu et sous haute surveillance des observateurs

Le verdict du procès de Gdeim Izik a été annoncé tard dans la nuit du Samedi 16 Février. Après plusieurs reports et une semaine d’audition sous tension, le verdict des 24 accusés a été rendu, au grand soulagement des familles des victimes dont le deuil peut maintenant commencé.
Le tribunal Permanent Militaire des Forces Armées Royales a condamné les 24 accusés à des peines allant de 2 ans à la réclusion à perpétuité pour constitution de bandes criminelles, violences sur des forces de l’ordre ayant entrainé la mort avec préméditation et mutilation des cadavres des membres des forces de l’ordre. Aucune peine de mort n’a été prononcée, contrairement à ce que craignaient certains observateurs.

Les événements de Gdeim Izik remontent au mois de Novembre 2010 au Maroc lorsque les autorités Marocaines ont tenté de démantelé le camp illégal de Gdeim Izik à quelques kilomètres de la capitale du Sahara Occidental, Laâyoune. Des militants Sahraouis étaient rassemblés pour manifester et réclamer l’amélioration de leur situation socio-économique. Après des jours de négociations avec les représentants du camp, les autorités ont subi de violentes attaques de la part des activistes Sahraouis lorsqu’ils ont tenté de démantelé le camp. Ces attaques se sont transformées en émeute qui a débordée sur la ville de Laâyoune où plusieurs commerces et administrations ont été saccagés et brulés. Le bilan humain s’est soldé avec la mort de  11 membres des forces de l’ordre dans des conditions inhumaines, et de 70 blessés. Les forces de l’ordre ont été débordé en essayant d’éviter l’affrontement direct, ainsi que par le nombre et la violence des Sahraouis muni d’armes blanches.
Les forces de l’ordre ont assuré le calme entre le comité de soutien aux familles des victimes, et le comité de soutien aux accusés, ainsi que l’accès au tribunal pour les observateurs nationaux et internationaux, et la disposition de traducteurs indépendants en quatre langues. Conformément à la loi Marocaine, l’article 3 du code de justice militaire a été saisi dans le cas où des membres des forces de l’ordre ont été attaqués et tués dans l’exercice de leurs fonctions. La compétence des juridictions militaires est limitée en fonction de l’acte et non du statut de l’auteur de l’acte. Conformément à l’article 87 portant sur la création de la cour militaire au Maroc, la défense des accusés a 3 jours pour se pourvoir en cassation.
Bien que certaines ONG telle que Amnesty International (AI) aient critiqué la comparution de civils devant un tribunal militaire, d’autres telle que le Leadership Council for Human Rights (LNDH) ont salué l’engagement du Maroc en faveur de L’Etat de droit. De plus, des observateurs ont souligné que les déclarations de l’eurodéputé membre de la Gauche Unie (IU), Willy Meyer, dont le parti est un fervent défenseur de la cause Sahraouie, étaient bizarrement très mesurées. Le rapport du groupe d’observateurs Français de l’Association de Promotions des Libertés Fondamentales (APLF)  mené par le juriste Christophe Boutin a par ailleurs  déclaré que la justice marocaine a respecté les règles de procédure pour un procès équitable.

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