Le Polisario est sérieusement défié à l’intérieur même de son QG de Tindouf en Algérie, une situation illustrée par l’audacieuse initiative de plusieurs opposants qui ont hissé des drapeaux marocains et distribué des tracts favorables à l’autonomie du Sahara occidental.
L’action osée a été menée par de nombreux jeunes sahraouis regroupés sous la bannière de mouvements farouchement opposés au Polisario et à son soutien algérien. Révoltés par 40 ans d’impéritie, les jeunes sahraouis ont décidé de réagir énergiquement contre l’emprise tyrannique du Polisario. Ils reprochent à la direction du front et, particulièrement à son chef Mohammed Abdelaziz, d’être entièrement inféodés au DRS algérien. L’ampleur de l’action et l’installation des drapeaux marocains à grande échelle, montre que les opposants au Polisario sont nombreux, et qu’ils sont déterminés à atteindre leurs objectifs. En tout cas, l’opération a été d’une efficacité telle que les hauts gradés des services de renseignements militaires algériens ont été pris d’une grande panique, selon des sources à l’intérieur des camps de Tindouf. Un colonel du DRS algérien qui supervise le contrôle des camps sahraouis, a aussitôt donné ses instructions à Mohamed Abdelaziz pour que les drapeaux marocains hissés sur les campements soient retirés et détruits immédiatement, racontent les mêmes sources.
Cette descente a été suivie de mesures draconiennes qui montrent l’affolement de la direction du Polisario et des responsables algériens. Un désarroi accentué par la peur de laisser filtrer la moindre faille dans les rangs du Polisario, à quelques jours seulement de la réunion du conseil de sécurité pour débattre de la question du Sahara occidental. Ainsi, les camps ont été quadrillés et soumis à des perquisitions minutieuses à la recherche des dissidents et des jeunes suspectés de soutenir le plan marocain d’autonomie. Les milices du Polisario ont arrêté à l’aveuglette de nombreux jeunes et saisi un grand nombre de tracts, laissant planer un climat de répression sur les camps.
Pourtant le cynisme du colonel du DRS algérien ne s’est pas arrêté là. Selon les mêmes sources, l’officier des services algériens a fait prendre à Mohamed Abdelaziz la décision ubuesque de forcer toutes les familles sahraouies à brandir obligatoirement sur leur masure ou Khaima, le drapeau de l’imaginaire république sahraouie, question de montrer que le Polisario est toujours maître de la situation.