Le Maroc est déterminé à aller de l’avant, à assurer des conditions adéquates pour la reprise de la cinquième session des négociations directes poursuivies, sous les auspices des nations Unies, avec le Front Polisario et à f aire de son mieux pour faire aboutir ces négociations. D’ailleurs, la démarche marocaine est claire et ne souffre d’aucune ambiguïté. Elle repose sur le principe d’une large autonomie du Sahara avec un arsenal de dispositions juridiques qui donnent aux populations concernées des compétences réelles dans la gestion de leurs affaires intérieures : Assemblée interne, Aménagement territorial, Collectivités locales, Infrastructures, Ecole, Santé, Police, Tribunal, Economie, Investissements, Tourisme, Sport, Culture, etc. En outre, un dispositif de médiation et d’arbitrage est prévu dans les cas d’antagonisme ou d’incompatibilité entre la législation nationale et la législation locale. Dans tous les cas, le projet marocain d’autonomie interne du Sahara constitue un texte-cadre pour arriver à une solution politique, négociée et acceptable par les parties en conflit.
Pour le Maroc, laissent entendre les diplomates chargés du dossier, tout est négociable, excepté la souveraineté nationale sur le territoire. Celle-ci est considérée comme un des fondamentaux de sa démarche en tant que nation historique et souveraine. Accepter l’option indépendantiste équivaudrait à accepter l’ordre colonial, né de la Conférence internationale d’Algésiras de 1906, dépeçant le royaume chérifien en zones d’influence : zone espagnole au nord et au sud, zone française au centre, statut international de la ville de Tanger, enclaves sous administration espagnole puis annexion de territoires entiers à l’est au profit de l’Algérie française. Le recouvrement par le Maroc de son indépendance, depuis 1955-1956, et le parachèvement de son intégrité territoriale en 1958, 1969 et 1975 s’inscrit dans la logique de la marche de l’histoire et ne doit être appréhendé que comme un juste retour des choses.