Une grand partie des aides humanitaires destinées aux populations démunies des camps de Tindouf, à la suite des inondations de 2015, a été à nouveau, détournée par les dirigeants du Polisario, révèle le Forum Canario Sahraoui (Focasa), une ONG espagnole basée aux Iles Canaries.
Dans un communiqué parvenu ce lundi 25 avril à la MAP, Focasa précise que d’importantes aides humanitaires envoyées aux camps de Tindouf suite aux inondations ayant frappé la région fin 2015, n’ont pas été distribuées dans leur totalité au profit de leurs destinataires.
« Le Polisario n’a distribué qu’une petite partie de ces aides aux personnes sinistrées, alors qu’ils en ont gardé la majorité qui a été vendue sur le marché local », assure l’ONG Focasa, expliquant que lesdites aides étaient composées notamment de produits alimentaires, de médicaments, de vêtement et de matériel de construction.
Selon cette ONG espagnole, ce nouvel épisode de détournement des aides humanitaires par les dirigeants et les notables du Polisario, a suscité un grand malaise parmi les habitants des camps de Lahmada.
Par ailleurs, Focasa fait état de manifestations de mécontentement organisées à Tindouf, précisant qu’elles ont été rapidement et violemment étouffées par les milices armées du Polisario et les sécuritaires algériens.
Pour rappel, un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) avait déjà révélé début 2015, des détournements à grande échelle, par les dirigeants du Polisario en complicité avec des responsables algériens, des aides humanitaires affectées depuis des années, par l’Union européenne aux populations civiles des camps de Tindouf.
Pour empêcher la fuite à l’extérieur de tels scandales, la direction du Polisario interdit tout accès non autorisé aux journalistes et ONG étrangers, seuls les ONG et les médias qui soutiennent ouvertement les thèses séparatistes du Front sahraoui, sont autorisés à entrer dans les camps.
Même les habitants des camps sont astreints à se munir d’un laissez-passer pour quitter les camps où partout sont dressés des check-points tenus par les miliciens armés du Polisario sous le regard vigilants des soldats de l’armée algérienne.