La tension est montée d’un cran suite au blocus imposé dernièrement aux habitants des camps de Tindouf. Des centaines de jeunes manifestants, dont de nombreux militants du mouvement autonomiste clandestin, se sont attroupés devant le QG du Polisario à Rabouni près de Tindouf. Ils ont pris rendez-vous sur les lieux, pour exprimer leur ras-le-bol contre l’interdiction qui leur est imposée depuis plusieurs semaines, de quitter les camps.
Contacté par téléphone à Tindouf, un des jeunes opposés sahraouis, signale que des dizaines de barrages ont été partout dressés par les miliciens du Polisario encadrés par les forces de l’ordre et les militaires algériens. Sans être muni d’un laissez-passer, explique le jeune Hamdi O.S, il est pratiquement impossible pour quiconque de quitter les camps même pour se rendre dans la ville voisine de Tindouf dans le but de s’approvisionner en carburant ou en denrées alimentaires. Pour des revendications similaires, les jeunes sahraouis avaient érigé l’année dernière, des barrages humains sur tous les axes reliant les différents camps et la ville de Tindouf.
Devant la persistance de ce blocus accompagné d’actions d’intimidation et de menaces de châtiment et de représailles à l’encontre des contrevenants, quelques 400 jeunes manifestants s’étaient regroupés la semaine écoulée devant le QG du Polisario.
Ils brandissaient des pancartes et banderoles sur lesquelles est écrit en langue espagnole «Derechos y Libertad » (Droits et liberté), «Vergüenza», (Honte), «Sí a l’autonomia», (Oui à l’autonomie).
Violemment dispersés à maintes reprises par les milices du Polisario, les jeunes manifestants reviennent le lendemain pour observer un nouveau sit-in sur le même emplacement.
Les interventions musclées des sécuritaires du Polisario ont déjà fait plusieurs blessés et un nombre indéterminé d’arrestations parmi les jeunes protestataires.
En l’absence des médias étrangers, la plupart des protestations des populations dans les camps de Tindouf sont souvent étouffées dans l’œuf. La direction du Polisario réagit rapidement à genre de manifestation par crainte de risques de débordements et de leur médiatisation.