La poursuite des violations des droits de l’homme dans les camps de Tindouf a été de nouveau vivement dénoncée par les représentants et délégués des ONG prenant part aux assises de la 17ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) de l’ONU qui se tient du 30 mai au 17 juin 2011 à Genève. Dans son intervention, la représentante de l’Union de l’action féminine (UAF), Mimouna Essayed, a évoqué le cas des personnes déplacées suite à des conflits armés et leur droit au développement, regrettant que cette exigence ne soit pas respectée dans les camps de Tindouf gérés par le Polisario, au détriment de la population, d’origine marocaine.
La population sahraouie séquestrée dans ces camps, a précisé la déléguée de l’UAF, n’est pas seulement exposée aux violations les plus abjectes des droits humains, mais elle est aussi privée du droit d’aspirer à une vie meilleure.
Elle a en outre regretté que les populations confinées dans des camps de concentration du Polisario, continuent à faire l’exception en demeurant privées du droit au développement, l’un des droits les plus basiques de l’être humain.
L’Union de l’Action Féminine a enfin demandé au CDH pour que soit mis fin à cette situation et que la population dans les camps de Tindouf puisse retrouver les siens, dans les provinces sud du Maroc, dans le cadre d’une autonomie qui lui garantit ses pleins droits socio-économiques.
Le même ton a été observé par les délégués de RADHO (Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme), Charles Graves, du Comité international pour le respect et l’application de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, El-Bachir Eddahy et de l’Agence internationale pour le développement – Aide-Fédération, Hamdi Cherif. Ces intervenants ont fait état de l’inquiétude de leurs ONG face à la persistance de violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf. Ils ont de même insisté sur le principe de la liberté d’expression qui est un indicateur de la démocratie mais qui est complètement bafoué par les milices du Polisario dans les camps de Tindouf. Toute personne exprimant un point de vue indépendant et différent dans ces camps, relèvent-ils, est soumise à la torture physique et psychologique. Ils ont évoqué à cet égard, le cas particulier de l’ancien cadre de la police du Polisario, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, appelant le Conseil à intervenir en faveur de ce cas humanitaire, afin qu’il puisse retrouver sa famille à Tindouf et exprimer librement ses opinions.
Les délégués de ces ONG ont également demandé au CDH d’accorder une attention particulière à la situation humanitaire dans les camps de Tindouf, précisant que la proposition marocaine d’autonomie offrait aux populations séquestrées à Tindouf la possibilité de retourner dans leur mère patrie, le Maroc, et d’y jouir pleinement de leurs droits.