Entre le retour chez lui dans les camps de Tindouf et l’asile en Finlande, le militant sahraoui Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a tranché sans équivoque pour le premier choix, avec tous les risques que comporte cette destination. L’ancien responsable de la police du Polisario qui a proclamé son appui au plan marocain d’autonomie, à son retour en août 2010 d’un voyage familial à Smara dans le sud marocain, s’est vu proposé par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) une offre d’asile en Finlande. Après sa libération par les tortionnaires du Polisario suite à 71 jours de détention dans un lieu secret dans le désert algérien, Mustapha Salma a été provisoirement installé par le HCR à Nouakchott.
Le dissident du Polisario qui réclame ni plus ni moins que le retour chez auprès de sa femme et de ses enfants dans les camps de Tindouf, a entamé il y a une quinzaine de jours un sit-in devant les locaux du HCR dans la capitale mauritanienne. « Après six mois d’éloignement forcé de ma famille et de mon pays, sans entrevoir une solution à cette tragédie, je me vois obligé de le faire savoir au HCR », a déclaré Ould Sidi Mouloud pour expliquer son geste. Il a même accroché sur le lieu de son campement, deux banderoles, l’une avec les photos de ses cinq enfants l’autre réclamant son retour dans sa famille et son pays. Au début de cette semaine, il a été abordé par la représentante du HCR à Nouakchott, Nada Assaad Merheb, qui lui a confié qu’une « solution durable » lui a été trouvée « dans un pays européen », précisant que le HCR n’avait pas « d’autres choix à lui proposer ».
En rejetant cette offre d’asile en Finlande, Mustapha Salma s’est dit dans des déclarations à la presse, trahi par le HCR. Le haut Commissariat, a-t-il précisé, « me propose un exil en Finlande qui a accepté de me recevoir, mais je refuse, car cela m’éloigne de mon pays, limite mon action politique et me prive de ma famille ». Au départ, les responsables du HCR «s’étaient engagés à me trouver un asile en Espagne, en Mauritanie ou au Maroc », a déclaré Ould Salma, affirmant avoir été fortement surpris lorsqu’il a reçu l’offre d’aller en Finlande.
Le dissident sahraoui avait été récupéré le 30 novembre 2011 par le HCR à la frontière entre la Mauritanie et l’Algérie après sa libération par les milices du Polisario qui l’accusaient de « haute trahison » pour avoir épousé la proposition marocaine d’autonomie. Tout en rejetant l’offre du HCR, Ould Sidi Mouloud assure qu’il est fermement résolu à poursuivre son mouvement de protestation jusqu’à ce qu’il obtienne gain de cause. Il se dit également prêt à assumer toutes les conséquences de son éventuel retour dans les camps de Tindouf, si jamais il est autorisé à y retourner.