Alors qu’au Maroc et plus exactement au ministère des affaires étrangères, se jouent les dernières tractations pour le lancement d’un vaste mouvement d’ambassadeurs qui devraient être nommés sous peu par le roi Mohammed VI en prévision des prochaines élections législatives anticipées du 25 novembre, à Mexico, une campagne des partisans du Polisario bat son plein. Craignant la nomination d’un dissident sahraoui au poste d’ambassadeur du Maroc au Mexique, la direction du mouvement séparatiste appuyée comme d’habitude par le lobbying algérien incite ses partisans et sympathisants mexicains pour accélérer l’adoption par le parlement d’une motion défavorable à l’octroi de l’agrément à Abderrahmane Leibek, un ancien cadre dissident du Polisario qui est pressenti au poste d’ambassadeur du Maroc dans ce pays. La probable nomination de l’ancien consul aux Iles Canaries irrite fortement la direction du Polisario et le pouvoir algérien, qui éprouvent une forte allergie à la nomination d’anciens cadres du Polisario à de tels postes. Tous les moyens ont été donc déployés de manière anticipée, pour une forte mobilisation des milieux socialistes favorables aux thèses séparatistes du front Polisario au Mexique, le but étant de faire pression sur le parlement pour l’adoption d’une motion qui empêcherait le gouvernement de donner son agrément à l’accréditation du dissident sahraoui Abderrahmane Leibek.
Les partisans du Polisario qui n’hésitent pas d’ailleurs à qualifier ce dernier de « traitre » et d’«opportuniste », se sont lancés dans une course contre la montre pour intercéder contre la nomination de Abderrahmane Leibek au poste d’ambassadeur du Maroc au Mexique. L’ex consul marocain aux Iles Canaries est contesté pour son statut d’ancien cadre du Polisario qui a fait défection et a rejoint son pays natal, le Maroc à l’instar de l’actuel ambassadeur du Maroc à Madrid, Ahmadou Ould Souilem. Ce dernier n’a pu obtenir son accréditation et rejoindre son poste à Madrid qu’en décembre 2010 après de longues et âpres tractions entre les capitales deux Royaumes. L’accréditation d’Ould Souilem, lui aussi, natif des provinces sud du Maroc et ancien cadre dissident du Polisario, a été vivement contestée par les milieux espagnols proches du Polisario. Après l’agrément de leur nomination par les autorités espagnoles, Leibek et Ahmadou Ould Souilem ont par la suite largement contribué au rapprochement des positions politiques et diplomatiques entre Rabat et Madrid surtout autour de l’épineux dossier du Sahara Occidental. Au Mexique qui a reconnu la RASD en 1979, la direction du Polisario appuyée et le lobbying algérien tentent par tous les moyens d’avorter un remake du scénario d’Ahmadou Ould Souilem, dont la nomination au poste d’ambassadeur du Maroc à Madrid a porté un coup dur au mouvement des séparatistes et de leurs partisans en Espagne. A présent le but du Polisario et de leurs partisans mexicains est de convaincre les députés socialistes pour faire adopter par le parlement une motion défavorable à l’accréditation d’Abderrahmane Leibek au cas où celui-ci serait proposé à occuper le poste d’ambassadeur du royaume à Mexico. La balle est donc dans le camp de la diplomatie marocaine qui est appelée à se déployer pour faire avorter ce nouveau complot des séparatistes contre les intérêts du Royaume.