L’Espagne fera officiellement le 1er janvier 2015, son entrée au Conseil de sécurité en qualité de membre non-permanent, et sa position dans l’épineux dossier du conflit du Sahara Occidental est très attendue dans les hautes sphères de la diplomatie marocaine.
Moins de quinze jours avant cette date, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel García-Margallo se montre rassurant, affirmant que son pays, une fois au Conseil de sécurité, il défendra une «solution politique, acceptée » et nullement « imposée par la force au Maroc et au Polisario» sur l’avenir du Sahara occidental, dont les deux parties se disputent la souveraineté depuis quarante ans.
Répondant à la Chambre basse espagnole, à une question orale d’un représentant du parti nationaliste basque (PNV), très proche du Polisario, Margallo a réaffirmé la position de l’Espagne qui plaide, a-t-il dit, pour «une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptée» excluant toute autre solution imposée.
Le ministre des relations extérieures a précisé devant les députés espagnols que l’issue du litige territorial autour du Sahara occidental, « ne pourrait être ni militaire ni imposée par la force » mais exige la pleine adhésion « des deux parties».
Ce conflit qui a duré « très longtemps » et «continue de causer des souffrances et freine l’intégration maghrébine », a-t-il relevé, précisant que le gouvernement Rajoy poursuivra son soutien aux «efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel dans la zone».
La semaine dernière, un think-tank espagnol a appelé les autorités de son pays à privilégier les intérêts économiques, politiques et sécuritaires aux facteurs émotionnels. Madrid parle toujours du Polisario et jamais de l’Algérie qui est partie-prenante dans le conflit du Sahara.
Dans un rapport consacré en partie au conflit opposant le Maroc et l’Algérie par Polisario interposé, l’Institut espagnol « El Cano » a invité Madrid à soutenir la proposition de l’autonomie présentée par le Maroc en 2007.
Dans le contexte actuel, soutient El Cano, il serait impossible d’organiser un referendum au Sahara. Le think tank estime que la position de l’Espagne obéit plus à «des facteurs juridiques et émotionnels qu’aux intérêts économiques, politiques et sécuritaires».